Et si la Blood and Ice Cream Trilogy (connue chez nous sous le nom de Trilogie Cornetto) n’avait pas seulement 3 opus ? S’il s’agissait d’une tétralogie ?
Vous allez dire que j’exagère (et vous aurez sans doute raison) dans la mesure où le tandem formé par Nick Frost et Simon Pegg n’a, à ce jour, tourné que 3 films liés par la présence d’une scène montrant un cône glacé à l’écran. Ces 3 films ont été réalisés et co-écrits par Edgar Wright. Toutefois, le second co-scénariste étant Simon Pegg, on peut se demander quel a été le degré d’influence de Pegg dans le processus créatif de Hot Fuzz, Shaun of the Dead et Le Dernier Pub Avant la fin du monde.
Quoi qu’il en soit, le duo qui nous a offert ces 3 incursions dans des genres tout à fait différents est de retour, et c’est sur Amazon Prime que ça se passe.
Oubliez l’univers des buddy movies, de la science-fiction et des films de zombie. Bienvenue dans le monde du paranormal.
Truth Seekers suit les aventures d’une équipe d’installateurs de box Internet travaillant pour la compagnie Smyle (prononcez « smiley » !). Gus Roberts (Nick Frost) est le meilleur élément de la compagnie, geek dans tous les sens du terme : incollable sur les câbles réseaux, la 6G (déjà ?) mais aussi amateur de paranormal, passion qu’il partageait avec son épouse disparue. Il fait équipe avec une jeune recrue répondant au patronyme d’Elton John ainsi qu’avec la jeune Astrid. Très vite rejoint par la soeur d’Elton, fan de cosplay et youtubeuse) et le père envahissant de Gus (magistralement interprété par Malcolm McDowell), ils vont former les Truth Seekers, menant l’enquête en direct sur YouTube au fil de leurs découvertes.
La première saison (et malheureusement ultime, Amazon n’ayant pas souhaité produire une saison 2) comprend 8 épisodes de 30mn et se prête particulièrement au binge watching. Les 4h de Truth Seekers sont bien trop courtes et les épisodes se dévorent l’un après l’autre.
Si Truth Seekers est si proche de la trilogie Cornetto, c’est qu’elle en reprend le mode opératoire de création et que la patte d’écriture de Nick Frost et Simon Pegg imprime chaque épisode.
Comme pour les trois autres opus, Frost et Pegg s’approprient les codes du genre avec humour mais ne versent jamais dans la parodie. Chaque épisode est situé dans un lieu hanté différent et les frissons sont omniprésents. Le format condensé de 30mn ne fait place à aucun temps mort : du pré-générique (recontextualisant l’action dans un passé plus ou moins lointain) jusqu’à la dernière minute, les énigmes sont savamment levées pour être résolues quelques épisodes plus tard, ménageant ainsi un suspense permanent.
Les personnages sont suffisamment forts pour qu’on s’attache à eux. Et comme dans la trilogie, les Truth Seekers ne se déplacent qu’en bande.
La série emprunte à Hot Fuzz son penchant pour le gore : passé quelques épisodes « soft », l’action se fait de plus en plus violente et rien n’est épargné au spectateur. Le génial épisode 4 rend même un hommage évident à Orange Mecanique à l’occasion d’une scène clé jouée par Malcolm McDowell « himself » !
Et si je n’ai pas encore réussi à décider les plus « nerds » d’entre vous de se précipiter sur les 8 épisodes de cette mini-série, laissez-moi vous dévoiler une des plus belles créations sorties du cerveau de Nick Frost et Simon Pegg : lors d’un épisode d’anthologie, les 5 chasseurs de fantômes se rendent à la Coventry Collectibles & Cosplay Convention (plus connue sous le doux nom de Cov Col Cos Con) paradis des geeks de tout poil.
Alors si vous aimez les histoires de sorcières, de grimoire maudit, d’enfant hanté et de portail ouvert entre les morts et les vivants, tout cela baigné de sang, de sacrifices humains, de geekeries et de box 6G, n’hésitez pas : Truth Seekers est fait pour vous.